Evénements annuels

La Grande Tribune : "Demain je serai... Entrepreneur !"

Une raison de plus pour confier aux Jeunes Entrepreneurs du Medef 31 la co-organisation de cette manifestation qui a rassemblé quelque 300 participants.
Virginie Périlhon, présidente, a rappelé sur scène la vocation de ce club destiné à partager ses échecs et succès, à échanger des pratiques, à dynamiser son réseau d’affaires… Quant aux motivations psychologiques incitant à créer sa propre entreprise, elles sont diverses mais un des moteurs c’est la quête, l’accomplissement, «une raison d’être qui nourrit celle de bâtir !».

TBS a favorisé la création de 29 entreprises
Particulièrement apprécié, l’exposé du docteur Claude Maillet, médecin pédopsychiatre qui a décortiqué les limbes du cerveau, détaillant ce qui relève du reptilien (manger, fuir, se reproduire, survivre), du limbique (savoir-être, les émotions, la mémoire analogique, la légitimité affective…) et du néocortex (la boîte à outils, le QI…). Mettant en avant au passage combien l’enfant est entrepreneur dans son état naturel. Dans un tout autre registre, Paul Lauriac, directeur du développement et des partenariats TBS a détaillé les dispositifs mis en oeuvre par l’école de commerce toulousaine (plus que centenaire) afin d’encourager l’entrepreneuriat. En 2012 a été lancé l’incubateur TBSeeds suivi de TBSmart associant les entreprises puis de TBStart pour accompagner à sa demande tout étudiant ayant un projet. L’incubateur Alumni fait partie des nouveautés 2018. En 6 ans, TBS a favorisé la création de 29 entreprises représentant plus de 80 emplois. Avec Ekito, l’école ouvre le module MS StartUp & Intrapreneuriat pour accompagner les diplômés souhaitant développer leur projet et monter une start-up.

Le rôle de l’association «Les Déterminés»
Prenant le relais, Moussa Camara, président de l’association «Les Déterminés» a rappelé le champ d’action et le mode de fonctionnement de  ce mouvement qui vise à favoriser l’entrepreneuriat dans les quartiers et les zones rurales. Ceux d’informer les candidats sur l’éventail des dispositifs existants et tout l’écosystème contribuant à la réussite. «Les jeune sont des projets mais ils ignorent les voies d’accès pour accélérer leur maturation et concrétisation; nous leur mettons le pied à l’étrier» résumait Moussa Camara qui a fondé il y a une dizaine d’années, à l’âge de 21 ans,une société de télécommunications.Lui-même a été confronté à un manque d’information et de conseil. Opérationnelle depuis trois ans, l’association implantée à Paris, Lyon, Nancy… a contribué à former 114 personnes, action qui a généré la création de 40 entreprises ! Une dizaine de start-up ont rejoint les plus gros incubateurs français ! Ces entrepreneurs «mentorent» volontiers à leur tour les autres porteurs d’idées sélectionnés pour leur ambition et vision. Pendant les 6 mois, ces aspirants entrepreneurs se frottent à la réalité, aux échecs et épreuves à surmonter. «Cela leur révèle leur personnalité, s’ils sont capables ou pas d’y aller» commente Moussa Camara qui envisage une implantation de l’association à Toulouse. Et ce, avec l’implication du réseau patronal et des acteurs associatifs de terrain qui repèrent dans les quartiers et territoires des jeunes ayant envie de faire et d’intégrer la formation. Laquelle rendra accessible le rêve de ceux qui ont du talent !

Table ronde avec trois parcours d’entrepreneurs : aimer la peur et l’échec !

Lors d’une table ronde, Benjamin Böhle-Roitelet, le fondateur d’Ekito a insisté sur la valorisation des échecs, avec l’organisation d’un salon adhoc, le Failcom en septembre prochain. Il a aussi rappelé l’analogie entre le surfeur et l’entrepreneur,«qui se doivent d’être en mouvement dans un monde en mouvement». Autre similitude,celle de l’artiste et de l’entrepreneur, tous deux subissant souvent une forme de précarité !Quant à la formation mise en place avec TBS, le réalisme prévaudra : le porteur de projet ne sera pas épargné, son idée sera passée à la moulinette.Ce qui ne va pas marcher sera cassé d’office. Attention aussi aux projets très technos sans véritable utilité !Fabien Gilot, agent général Axa et champion olympique de natation, a fait le parallèle entre les qualités d’un sportif de haut niveau et celles de l’entrepreneur. Les prérequis sont souvent les mêmes pour parvenir au succès souligne cet
athlète qui a aussi été nommé par le Ministre des Sports à la Présidence du Conseil National du Sport (CNS).«Il faut se mettre en danger pour réussir ! Rêver,travailler et ne jamais abandonner sont les clés pour gagner. La peur est positive tout comme l’échec, il faut apprendre à les aimer, à composer avec !»Employant une équipe de 7 collaborateurs, Fabien Gilot s’investit tout particulièrement dans la gestion des ressources humaines, «pour fédérer des singularités»précise-t-il. Quant à son secteur d’activité, l’assurance, une révolutions’amorce. Elle doit se réinventer en partenariat avec des petites start-up innovantes. Parcours également atypique, celui de Matthieu Petitqueux, ancien compagnon en carrosserie qui a quitté Airbus pour fonder une première entreprise dans le bâtiment suivie ensuite de la création de la société Sky’inLab et du rachat d’une entité à Toulon. L’expertise acquise dans la carrosserie a inspiré ce multi-entrepreneur qui a breveté un système pour réparer sur site les menuiseries métalliques abîmées suite à une effraction ! Les compagnies d’assurance sollicitent volontiers Sky’in Lab pour la remise en état, une démarche durable et économe qui évite le changement d’une fenêtre ou porte-fenêtre «Nous sommes les seuls en France et à l’international à opérer ainsi » fait remarquer Matthieu Petitqueux en évoquant la forte croissance de cette PME qui a réalisé en 2017 un CA d’1M€. Carglass est même entrée au capital ce qui accélérera la montée en puissance commerciale.

Pierre Gattaz : «les jeunes retrouvent de l’énergie pour entreprendre avec les Déterminés»
L’exemple de l’association Les Déterminés portée par Moussa Camara a été salué par le président du Medef, Pierre Gattaz : «Cinq semaines après leur intégration au sein des Déterminés,les jeunes retrouvent de l’énergie pour entreprendre au service de leur projet. Au final, un tiers ont créé leur société,un autre tiers sont redevenus des salariés et d’autres sont encours de formation. Aujourd’hui les jeunes n’aspirent plus à être systématiquement fonctionnaires».P. Gattaz a évoqué la création d’une fondation pour soutenir les Déterminés dans les territoires et les quartiers. Avec les Déterminés indiquait son initiateur, MoussaCamara,«Nous créons des espaces de rencontre mais c’est toujours à euxd’entreprendre, à rester déterminés pour aller au bout de leurprojet». Chez TBS,les étudiants bénéficient d’un environnement très privilégié pour entreprendre avec l’incubateur TBSSeeds «qui suscite une centaine de projets par an à l’imagedes jeunes entreprises comme School move ou At Home. Noussemons de la graine qui va essaimer» indiquait Marine Parmentier,sa responsable. « Le passage dans un incubateurpeut être aussi pour un salarié le moyen d’assouvir une envie d’entreprendre qui n’avait pu se matérialiserau sein d’Airbus. Il y a toujours un challenge pour satisfaire une envie dans un projet d’entreprise» relatait Benjamin Böhle-Roitelet, le dirigeant d’Ekito.

Pierre Gattaz : un combat quotidien pour défendre les entreprises françaises
En clôturant la journée lors du cocktail, Pierre Gattaza retracé tous les combats menés pendant sa présidenceau Medef pour faire avancer les projets favorables
à la croissance des entreprises françaises.Deux présidents de la République et plusieurs gouvernements différents se sont succédés avec des orientations qui ont évolué fortement dans un environnement économique et social régulièrement perturbé. Au final les réformes en cours vont plutôt dans le bon sens même si tout n’est pas parfait à l’image de la retenue à la source, des incertitudes sur le niveau des prélèvements et la suite du CICE. Un combat quotidien pour défendre les entreprises françaises.

Cette 8e édition de la Grande Tribune des Entrepreneurs a une fois de plus tenu ses promesses par la qualité des entreprises exposant leurs innovations et savoir-faire au sein de la Place des Entrepreneurs ainsi que par la pertinence des orateurs. En donnant le coup d’envoi de cet événement organisé au Domaine de Preissac, le Président du Medef 31, Pierre-Marie Hanquiez a rappelé combien la volonté d’entreprendre gagnait du terrain auprès des jeunes. Ils sont 60% à vouloir créer leur société, un score qui progresse d’année en année.