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"A un moment ou un autre, on verra le bout du tunnel"

Invité du Grand Entretien sur LCI le 11 janvier, Geoffroy Roux de Bézieux a notamment fait le point sur la situation économique et sur la campagne de vaccination, rappelant que les entreprises sont prêtes à contribuer. Même si la situation sanitaire actuelle reste inquiétante, il est persuadé que si les choses s'améliorent, l'économie française peut repartir fort, d'autant que les fondamentaux avant la pandémie étaient bons.

Interrogé sur la fermeture des comptes du président américain par Twitter et Facebook, Geoffroy Roux de Bézieux estime que c'est "probablement une décision qu’il fallait prendre mais que ce n’est pas à Twitter de décider". Pour lui, la régulation des réseaux sociaux "doit être à la main du juge" (...) "c’est le juge, enfin ce sont les juges qui doivent décider, ça ne peut pas être simplement une compagnie privée, quelle qu’en soient sa taille et ses mérites". Geoffroy Roux de Bézieux estime également qu'une "prise de conscience" est nécessaire pour contrer la situation de monopole des géants du digital, même "si ce n'est pas simple". (...) "On n’a collectivement pas de solution mais d’une certaine manière, le problème émerge, je pense que les Américains en prennent conscience. Pendant très longtemps, ils ont défendu  les GAFA, y compris sur la fiscalité, parce que c’est une force de l’influence américaine, une arme de soft power. Mais ils prennent conscience du problème qui est en train de se poser".

Interrogé ensuite sur la campagne de vaccination contre la Covid-19 qui a eu bien du mal a démarrer en France, Geoffroy Roux de Bézieux estime que désormais "on a l’air d’avoir pris le rythme des autres pays européens. Maintenant, c’est un marathon parce que pour atteindre la fameuse immunité collective, on est plutôt sur 30-40 millions de Français qui doivent être vaccinés" (...) "ce qui compte, c’est comment on atteint cette fameuse immunité collective, comment on fait pour retrouver une vie normale ?" Quant au retard de Sanofi et de la France dans la course au vaccin, Geoffroy Roux de Bézieux tout en rappelant que "l'ARN messager, c’est un entrepreneur français, allé entreprendre ailleurs, Stéphane Bancel", ne veut pas faire de "l’échec provisoire de SANOFI le symbole absolu du déclassement. Qu’on ait des problèmes d’industrie, oui. L’industrie, c'est 12 % du PIB en France, contre 20 % en Allemagne. Donc, ça, c’est un sujet. Le retard du vaccin Sanofi, c’est peut-être juste une malchance finalement d’avoir pris la mauvaise piste". Geoffroy Roux de Bézieux rappelle également que les entreprises sont prêtes à participer à la campagne de vaccination. "Quand on aura un vaccin qui ne sera pas à conserver à ‑ 80° C, comme la grippe, on sait faire, médecins du travail, infirmiers, on sait vacciner, on sait contribuer.

Quant à la situation économique actuelle et au moral des chefs d'entreprise, Geoffroy Roux de Bézieux considère qu'il y a "deux catégories de chefs d’entreprise : il y a 90 % de l’économie qui, bon an mal an, survivent parce qu’ils sont à 95 % de l’activité normale ; et puis vous avez un petit segment, 10-15 %, qui eux sont au bord du gouffre parce que mois après mois, ils voient l’échéance se repousser, parce qu’ils n’ont pas  de perspectives. Alors l’état d’esprit, il est très différent : vous avez des gens révoltés, vous avez des gens désespérés, puis vous avez des gens qui restent malgré tout optimistes en se disant : à un moment ou un autre, on verra le bout du tunnel."

Se félicitant  du fait que les aides de l'Etat aient été prolongées, Geoffroy Roux de Bézieux, tout en réaffirmant qu'il faudra un jour rembourser la dette, considère que "oui, il y aura des entreprises qui ne pourront pas rembourser. Ce qu’on peut imaginer, ce sera le moment venu, d’étaler, peut être de trouver des systèmes plus longs".

Pour Geoffroy Roux de Bézieux, la situation sanitaire actuelle reste inquiètante, "les dernières nouvelles, il faut être honnête, sur le fameux variant mutant anglais avec un degré de contagion beaucoup plus fort repousse encore les perspectives de réouverture", mais il s'accorde avec les scientifiques pour dire qu'"avec la combinaison du vaccin, de la météo qui s’améliore et puis de l’immunité collective qui progresse, on en sortira. Et donc, oui, il y a une lumière au bout du tunnel". (...) "Si sanitairement, ça va mieux et surtout qu’on n’a pas l’impression que ça va recommencer, qu'il n’y aura pas une ixième vague en octobre ou en novembre, oui, ça peut repartir fort. Les fondamentaux de l’économie française avant la Covid étaient bons".

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