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Geoffroy Roux de Bézieux sur France 5 : "Il faut changer de modèle."

Geoffroy Roux de Bézieux était l'invité d'Anne-Elisabeth Lemoine dans "C à vous" le 24 septembre. L'occasion pour lui de réagir aux dernières annonces du gouvernement prévoyant notamment la fermeture des bars et restaurants à Marseille et de faire le point sur la situation économique et les perspectives d'avenir.

"Je crois que là il faut une aide massive urgente" a commenté Geoffroy Roux de Bézieux, qui suggère par ailleurs au gouvernement de "donner la main aux maires pour la distribuer", car l'argent sera mieux distribué plus près du terrain. Et qui plus est, ajoute Geoffroy Roux de Bézieux, cela permettrait de répondre à "la polémique qui monte sur Paris contre les territoires".

Quant à l'impact sur l'économie de l’épidémie qui rebondit, Geoffroy Roux de Bézieux, tout en précisant qu'il n'est pas prévisionniste, a rappelé que, jusque là, d'après les milliers d'informations que les entreprises lui remontent du terrain, "on pouvait repartir plus vite que prévu. (...) La plupart des secteurs économiques ne se portent certes pas bien, mais ne sont qu'à quelques % en dessous de leur activité normale. (...) bien sûr cela n'est hélas pas vrai pour l'hôtellerie-restauration, la culture, le sport, etc." Pour ce qui est des semaines à venir en revanche, Geoffroy Roux de Bézieux considère que les mesures annoncées vont avoir "un impact global sur la confiance de l’ensemble des acteurs économiques. Et l’économie de marché, c’est l’économie de la confiance". Donc, évidemment, il se dit "plus pessimiste aujourd'hui qu’il y a quelques semaines". Cette crise, rappelle-t-il, "ne ressemble à aucune autre. Pour la première fois, on arrête l’économie. Donc on ne sait pas. (...) Je crois qu’on est face à quelque chose que personne ne connaît".

Interrogé sur le télétravail Geoffroy Roux de Bézieux a réaffirmé qu'il n'était "évidemment pas contre le télétravail. Mais, précise-t-il,  une entreprise, c'est une collectivité d’hommes et de femmes qui ont besoin de se voir, qui ont besoin de se parler. Si on rentre dans un système du tout télétravail, au fond, c’est un peu l’uberisation de l’entreprise. (...) La délocalisation des services, c’est aussi un risque". Donc, pour lui, "on peut évidemment, télétravailler un jour, deux jours/semaine. Cela dépend des entreprises et chaque entreprise va décider en fonction de son secteur".

Geoffroy Roux de Bézieux considère par ailleurs que la fermeture annoncée de Bridgestone, "est un peu la faute collective d’une certaine idée de la mondialisation qu’on a démarrée il y a 30 ans en Europe. (...) Donc il y a un modèle de mondialisation naïve qui est en train de se terminer". Toutefois pour lui, "pas question de tomber du mauvais côté du protectionnisme parce que les échanges, globalement, ont favorisé la croissance". Mais précise-t-il, "il faut trouver la réciprocité dans les normes, les normes environnementales en particulier qui sont importantes. Donc, oui, il faut changer de modèle".

Quant à la 5G, Geoffroy Roux de Bézieux considère que "si on est contre la 5G, on est contre la 4G, parce que c’est la même chose. (...) C’est une très forte évolution de vitesse. Mais c’est simplement le code, le logiciel qui est différent". Pour lui, derrière cela, "un débat sous-jacent qui est : est-ce qu’on continue à faire une croissance sobre, une croissance différente, une croissance qui respecte la planète ou est-ce qu’on rentre en décroissance ? C’est un vrai débat de société. Et là, je me situe du côté des croissants".

Interrogé sur l'impact de la crise sur les jeunes qui sont les premiers pénalisés, Geoffroy Roux de Bézieux admet qu'il y a un risque, car dit-il, "le vrai sujet du chômage, c’est la non-embauche et, évidemment en premier, la non-embauche des jeunes". Et de rappeler que le MEDEF essaie d'inciter les entreprises à "embaucher autant d’apprentis à la rentrée 2020 qu’à la rentrée 2019, c’est-à-dire 490.000".

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