Dans un entretien accordé au Journal du Net, Geoffroy Roux de Bézieux exhorte à trouver un meilleur équilibre entre économie et santé pour limiter la casse des entreprises.
Pour Geoffroy Roux de Bézieux, le reconfinement est "un coup de massue qui va avoir un impact très fort, car les entreprises sont globalement affaiblies. (...) tous les commerces fermés représentent 12 % du PIB. Si cette situation dure un mois, cela représente 1 point de croissance sur l'année, c'est-à-dire 35 milliards d'euros, auxquelles s'ajoutent les aides de l'Etat de 15 milliards, on atteint donc 50 milliards".
"Pour qu'un confinement marche il faut qu'il soit accepté, ajoute Geoffroy Roux de Bézieux. Or, ce n'est pas le cas. Je suis d'accord qu'il est difficile de demander la réouverture (...) Le bon équilibre serait de concilier sécurité sanitaire et ouverture des commerces". Pour lui, "l'interdiction de la vente de produits non essentiels par les grandes surfaces est une absurdité manifeste. (...) L'argument de l'iniquité de concurrence est réel entre petites commerces et grandes surfaces. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a un troisième acteur qui n'est pas fermé, Amazon, et les autres plateformes de vente en ligne." Pour lui encore, "la seule bonne solution est d'autoriser tout le monde à vendre. (...). Commençons donc par rouvrir les commerces le 12 novembre dans des conditions de sécurité sanitaire optimales".
Quant au télétravail, Geoffroy Roux de Bézieux considère que "cette situation de travail à domicile est légitime dans le cadre de la pandémie. (...) Mais ce n'est pas toujours simple car certaines personnes ont besoin de venir sur leur lieu de travail de temps en temps. Bien sûr, le Medef est favorable au développement du télétravail. Mais il faut comprendre que nous ne sommes pas dans un cadre de télétravail normal, mais de travail à domicile. (...) On ne choisit pas le travail à domicile, le télétravail si".
Egalement interrogé sur la digitalisation des entreprises en marge de la REF numérique du 10 novembre prochain, Geoffroy Roux de Bézieux constate que la crise que nous traversons "a été un énorme booster. Tous les sites marchands ont bien marché, ce qui a incité les PME et TPE à se développer dans ce domaine". Mais admet-t-il, "sur le web, "the winner takes it all !", ce qui crée des monopoles de fait. Et donc cela a renforcé les plus forts… Finalement, la progression n'est pas si forte en termes de business. Raison de plus pour appuyer la décision de Bruno Lemaire de mettre en place un plan de développement du commerce en ligne ".