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"On a du mal à comprendre cet acharnement sur les commerces"

Invité de l'Interview politique sur Europe1 à l'heure où une partie de la France est reconfinée, Geoffroy Roux de Bézieux a dit sa colère de voir une grande partie des commerçants une nouvelle fois contraints à la fermeture.

"Il y a une forme de folie bureaucratique, qui va se remettre en place comme au mois de novembre, a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux, (...) de toute façon, ce principe de confinement partiel des commerces ne fonctionne pas. On sait bien que ce n'est pas dans les commerces qu'on se contamine en tout cas prioritairement. C’est au domicile avec ses proches, ses amis et sa famille. Donc sur ce plan-là oui : oui, c'est l'Absurdistan".

Pour lui, il est clair que "là, l'économie va être touchée, pas juste les commerces. Les commerces sont livrés par des transporteurs qui ne vont pas travailler. Ces transporteurs, vont chercher dans des usines qui elles-mêmes ne vont pas travailler...  et puis cela a un impact globalement sur toute la psychologie du pays. Cela ralentit toute la consommation".

Pour lui, c'est clair la clé de tout cela "c'est la vaccination et malheureusement là aussi, on est en retard. (...) Les Anglais ont vacciné vingt-cinq millions de personnes. C'est-à-dire tous ceux qui sont réellement à risques. Donc ils ont fait le job et donc ils peuvent rouvrir avec surtout l'absence de perspectives de refermer puisqu'ils savent qu'ils sont vaccinés. Et aux Etats-Unis, pareil : cent millions de vaccinés".

Quant au moral des chefs d'entreprise,  "cela dépend des secteurs, affirme Geoffroy Roux de Bézieux, ceux qui sont dans le commerce, dans le tourisme, dans les salles de sport, dans l'évènementiel sont quand même au fond du trou. Parce que même si les aides sont là (...) on n'est pas entrepreneur pour vivre aux crochets de l'Etat. Le reste de l'économie se porte pas trop mal. On est à moins 5, moins 6 % parce que l'export est reparti. La Chine est repartie. Mais tout le monde attend cette stratégie vaccinale et on a du mal à comprendre pourquoi ça ne va pas plus vite (...) j'ai entendu le Premier ministre parler de trente millions de vaccinés à l'été, j'espère qu'il ne se trompe pas – là on pourra rouvrir".

"Mais on a du mal à comprendre cet acharnement sur les commerces alors qu'il y a eu énormément d'efforts sanitaires pris. De la même façon, le Premier ministre a dit jeudi que 29 % des contaminations avaient lieu en entreprise. J'ai appelé l'institut Pasteur pour comprendre : ce n'est pas du tout ça.  55 % des Français contaminés ne savent pas où ils l'ont été, 45 % identifient un proche dont 15 % identifient un collègue de bureau. Ça vient loin, loin, loin derrière les amis, la famille. Donc pointer du doigt les entreprises comme facteur de contamination, ce n'est pas juste".

>> Ecouter l'interview sur le site d'Europe 1