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"Pointer du doigt les entreprises comme le fait le gouvernement, ce n'est ni juste ni raisonnable"

Invité des Quatre Vérités sur France 2, Geoffroy Roux de Bézieux est revenu sur les nouvelles règles que doivent mettre en place les entreprises pour freiner l'épidémie. Il reconnaît que les entreprises peuvent encore faire un effort sur le télétravail mais demande qu'on cesse de les pointer du doigt. Il espère aussi que grâce à l'accélération de la vaccination la France et l'Europe vont vite rattraper leur retard.

"On comprend les difficultés", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux, considérant toutefois que "pointer du doigt les entreprises comme le fait le gouvernement, ce n'est ni juste ni raisonnable". Selon lui, "il est faux de dire que 29 % des contaminations se font en entreprise, comme l'a annoncé le Premier ministre. L’Institut Pasteur, que j'ai appelé pour vérifier le chiffre, annonce que sur les 45 % des gens qui savent où ils ont été contaminés, il  n’y en a que 15 % qui pointent un collègue de bureau".

Geoffroy Roux de Bézieux reconnaît toutefois que sur le télétravail "oui on peut faire mieux, sauf que les salariés commencent à rentrer dans des situations personnelles compliquées (...) un salarié sur 2 souffre en télétravail, il y a un équilibre à trouver, et ce n'est pas évident, mais  je ne pense pas que ce soit la bureaucratie parisienne qui va régler les problèmes. On va faire le plan d'action [demandé par le gouvernement], mais dans une entreprise de trois personnes, faire un plan d'action, ça ne correspond pas à grand-chose".

Quant à respecter 8 m² par salarié, pour Geoffroy Roux de Bézieux, "c'est très compliqué". 

Revenant sur la fermeture de certains commerces dans les départements confinés, Geoffroy Roux de Bézieux comprend que certains commerçants puissent ressentir une injustice : "je vais vous citer les vêtements pour enfants, pour les enfants jusqu'à 3 ans, c'est un bien de première nécessité, et à 4 ans, ça passe en vente interdite. C'est le retour d’un système un peu absurde. Et il n’y a pas que les commerces qui souffrent, parce que ces commerces sont approvisionnés par des transporteurs qui vont chercher les produits dans des usines...tout cela est fermé".

"Notre problème, ajoute Geoffroy Roux de Bézieux, c'est de n'avoir qu'un peu plus de 6 millions de vaccinés en France (...) quand on aura 30 millions de vaccinées, ce qu'annonce le Premier ministre pour le 15 juin, on pourra rouvrir. (...) Les Anglais eux ont eu des dates, avec tout un programme, et ils commencent par rouvrir (...) ils ont misé sur la vaccination très tôt, ont avancé de l'argent aux laboratoires, ont fait le pari de vacciner une seule dose, et aujourd'hui ils ont l'air d'être prêts à rouvrir".

Geoffroy Roux de Bézieux se dit déçu du retard pris par l'Europe, mais pour lui, "la bonne nouvelle c'est que Thierry Breton, en charge du projet depuis quelques semaines, a l'air de mettre une certaine pression sur toute la chaîne logistique, donc on va peut-être rattraper ce retard".

>> Revoir l'interview sur le site de France Info