Evénements annuels

FORUM DES MANDATS. Pourquoi s'engager et comment porter la voix des entreprises ?

Lundi 18 mars, le traditionnel Forum des mandats annuel était organisé par le Medef 31. Près de 120 participants ont écouté des mandataires témoigner de leur engagement. Bernard Vivier, expert du syndicalisme, est ensuite intervenu sur le sujet du paritarisme.

L’engagement patronal, d’un autre temps ? Pierre-Marie Hanquiez, président du Medef31, a débuté la soirée du Forum des mandats en répondant à cette question. Tout en admettant qu’un climat de doute est perceptible aujourd’hui sur ces notions de l’engagement et du militantisme, Pierre-Marie Hanquiez a pourtant constaté que «l’engagement patronal, c’est ce qui fait vivre les entreprises. Porter la voix de l’entreprise, c’est vraiment essentiel, y compris dans le contexte actuel où il est très probable que l’on se tourne vers l’entreprise pour régler un certain nombre de problèmes». Pour le président du Medef 31, «agir c’est s’engager, et inversement».

Il a tenu à mettre en avant les mandataires répartis sur le territoire (autour de 300) et les à remercier pour leur implication. Il a rappelé un des enjeux de la soirée : «donner envie à d’autres de s’engager».

 

Des témoins enthousiastes

Une table-ronde a été organisée réunissant des représentants de branches professionnelles et des témoins disposés à raconter leur mission de mandataire. Etaient présents : Bruno Bergoend (UIMM Midi-Pyrénées - Occitanie), Philippe Frey (Syntec Ingénierie), Luc Marta de Andrade (Syntec Numérique) et Emile Noyer (FBTP31). Ont aussi témoigné Gilles Berrod (au Tribunal de commerce), Elise Choulet (au Conseil de prud’hommes), Marc Darolles (Urssaf) et Henry Mathon (CPAM). Tous ont convenu que l’implication demandée était récompensée par l’apport intellectuel et l’enrichissement personnel reçus. A travers leur témoignage, un réel enthousiasme était palpable.

 

Paritarisme : une notion menacée ?

En deuxième partie de soirée, Bernard Vivier est intervenu sur le sujet suivant : Le paritarisme est-il en crise ? Expert de l’histoire du syndicalisme, Bernard Vivier est directeur de l’Institut Supérieur du Travail et intervient régulièrement dans les médias sur cette thématique. «Le paritarisme est une notion compliquée et nous ressentons tous aujourd’hui que c’est une notion qui s’affaisse… alors qu’on en a besoin !», reconnaît l’expert qui rappelle que cette expression du paritarisme est apparue avec le syndicaliste André Bergeron. «Quand il n’y a pas d’intervention de l’Etat, ces organismes sont très bien gérés», a-t-il tenu à rappeler en soulignant l’actualité et en citant les réactions du président de la République et de membres du gouvernement suite à l’échec des négociations sur l’assurance-chômage. «Parce que le paritarisme est en mauvais état, l’Etat est en train de vouloir prendre la main. La liberté de laisser les acteurs concernés (entreprises et salariés, ndlr) gérer les instances paritaires est menacée». Et pourtant, selon Bernard Vivier, la compétence du paritarisme n’est plus à prouver. Celui-ci voit une triple légitimité au paritarisme : une efficacité politique (ce n’est pas l’Etat qui organise le marché du travail mais les acteurs concernés), une efficacité économique (les négociations de branche permettent d’éviter le marché sauvage), et une efficacité sociale (ces instances permettent quotidiennement de travailler et de gérer les questions ensemble). Pour conclure, Bernard Vivier définit le paritarisme comme «une belle école de construction de la société» et selon lui, la meilleure réponse à la menace de mainmise de l’Etat, reste la force de l’engagement.

 

Bruno Bergoend (président de l’UIMM Midi-Pyrénées) : «Les mandats font partie de notre vie dans  l’entreprise et de notre vie en tant que citoyen. Personnellement, si je me suis impliqué, c’est parce que j’ai eu envie d’agir, de travailler en réseau et de faire bouger les choses modestement. A l’UIMM, nous avons vocation à nous occuper davantage de l’emploi-formation mais tous les mandats me semblent importants : Tribunal de commerce, Urssaf, CCI… ».

 

 

 

 

Emile Noyer (FBTP31) :

«Le mandat est le meilleur moyen de porter le message de l’entreprise. Les mandats liés aux organismes de prévention et à l’action-logement nous tiennent peut-être plus à cœur, mais tous les mandats sont importants. »

 

Philippe Frey (Syntec Ingénierie) :

«Il faut être attentif à la façon dont on utilise l’argent des entreprises. On ne peut pas hiérarchiser les mandats. Ils ont tous importants !»

 

 

 

Luc Marta de Andrade (Syntec Numérique) :

«Notre engagement nous permet de sortir de nos univers pour aller vers le collectif. Le partage avec les pairs est un enrichissement intellectuel fabuleux. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Henry Mathon (directeur général de Prévifrance, président du comité des mandats, mandataire CPAM) :

«Les mandats les plus exigeants, comme les Prud’hommes ou le Tribunal de commerce, sont ceux qui garantissent la plus grande satisfaction. »

 

 

 

 

 

 

 

Marc Darolles (président de Sogeclair Aerospace, président du Conseil départemental de l’Urssaf, Président de la commission de recours amiable de l’Urssaf régionale) :

«Ce qui m’anime le plus, c’est de faire bouger les textes. Les indemnités kilométriques ou l’épargne-retraite font partie des thématiques les plus importantes.»

 

 

 

 

 

 

 

 

Elise Choulet (DRH Altran Sud-Ouest, conseillère prud’homale) :

 «La partie prud’hommes est celle qui m’intéresse le plus, du fait de mon métier. J’ai voulu en savoir plus et comprendre comme ça se passait. Certes, mon implication demande du temps mais j’ai découvert tellement de choses. Si on peut aider les entreprises à se défendre, c’est une grande satisfaction. Et puis nous ne sommes pas seuls, nous bénéficions de formations et d’accompagnements. Pour ma deuxième année d’engagement, je commence à rédiger des jugements et je dois dire que c’est une grande satisfaction intellectuelle.»

 

 

 

 

Gilles Berrod (directeur d’établissement de Transgourmet Midi-Pyrénées, juge au Tribunal de commerce) :

«Je suis au Medef depuis une quinzaine d‘années. Pour moi, le mandat a un intérêt personnel mais on se sent aussi utile pour les autres. L’engagement au Tribunal de commerce demande une certaine implication, c’est évident. Il suffit de bien gérer son temps professionnel, son temps personnel et son temps familial. Les formations par l’Ecole Nationale de la Magistrature nous permettent de rester compétents et nous bénéficions aussi de l’expertise des anciens juges. »